prénom, pseudo ≈ andréa, neptvne. âge ≈ dix-huit ans. avis sur le forum ≈ pas mal du tout. comment l'as tu découvert ≈ bazzart. personnage ≈ () inventé () prédéfini (x) scénario dernier mot ≈

(☆☆☆)

So wait you think that I don't know what this is really all about

Ils perdaient, tous le savaient. Lentement. Tout doucement. Mais l'issue était inéluctable, déjà écrite depuis le début. Noir sur blanc. Rhaenys n'aurait su dire ce qui lui inspirait le plus ce sentiment. Ses mines dépitées ? Ses soupirs fréquents ? Ces regards fuyants ou encore remplis de crainte ? Les gorges serrées, les paroles suspendues. L'enfant relève la tête, tâche de captiver le regard de sa mère. Immobile. Le regard absent. « Quand est-ce que père et mes frères rentreront ? » L’innocence et la naïveté sont de mise, elle n'en est que d'autant plus blessante. Alarmante. Si durant quelques secondes, aucune réponse de la part de sa figure maternelle ne se fait entendre, celle-ci finit par esquisser quelques gestes. Avec grâce. Sûreté. Digne de Lara Marshall. Ce maître de l'air dont Rhaenys avait hérité toutes les capacités contrairement à ses deux frères. Elle s'abaisse à son niveau, captive son regard tandis que sa paume vient prendre place naturellement sa la joue de sa fille. Comme un reflex, sa place destinée. Ça l'apaise, la gamine. Alors que doucement, son monde s'effondre. « Ton père et tes frères se battent pour notre cause, pour nous. » Elle est bien trop jeune, bien trop insouciante alors que les mots de sa mère ne prennent pas tous leur sens dans son esprit. « N'oublies jamais ce pourquoi ils ce sont battus. » Durant quelques secondes, une nuance de tristesse emplit le regard de sa mère qui finit par se redresser. Le silence retombe. Imposant sa domination. Jouant avec les nerfs déjà fragilisés par cette guerre qui ne cesse de s'exercer. Face à cette guerre perdue d'avance. Face à cette guerre qui ne fait qu'accroître le nombre de victimes. L'atmosphère est pesante. Gênante. Davantage lorsqu'une porte vient claquer. Des pas résonnent, frappent le sol. Les regards se détournent. Une entrée. Des paroles difficilement articulées, la peur dans le regard. L'angoisse. Les domestiques s’agitent. Lara reste de marbre tandis que des ordres sont lancés. Rhaenys sent des regards se poser sur elle, des mains s'emparer d'elle. Un baiser sur le front. Un « je t'aime », doucement murmuré. La brune peine à comprendre. Réelle incompréhension ou peine à accepter la réalité ? « Mère ? » Pourquoi ne venait-elle pas avec elle ? Pourquoi restait-elle ici ? De marbre, immobile. Comme si elle attendait sa destinée. Elle voit ses membres doucement se mouver. Agilement. Gracieusement. À de nombreuses reprises, elle avait pu l'apercevoir user de ses capacités. Digne maître de l'air, elle avait tâché d'apprendre les bases de cet art au seul enfant qui avait hérité de sa nation. L'air. « Mère ! » La distance s'accentue alors que la pression sur ses membres et de plus en plus forte pour l'éloigner du dernier membre de sa famille. Elle tourne à peine son visage tandis qu'elle lui esquisse un dernier sourire. Avant que l'enfant ne soit pour de bon éloigné. Avant que sa mère ne soit pour de bon réduise au silence.

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La porte de bois la surplombe tandis qu'elle reste immobile face à elle, calme. Étrangement calme. Durant quelques secondes, elle reste immobile. Inspire, expire, doucement. Une poignée de secondes emplit de sérénité, elles étaient bien rares depuis quelques années. Les yeux encore clos, elle sait qu'elle est derrière cette porte. Quelques pas en arrière, on pourrait presque croire qu'elle bat en retraite. C'est mal la connaître. Ses yeux s'ouvrent et c'est tout son visage qui change d'expression. Plus dur. Impénétrable. Cette fois, sa paume rencontre la clenche de la porte et s'est en trombe qu'elle rentre à l'intérieur. Sûre d'elle, déterminée. Bonne comédienne. « Je sors ce soir. » Alors qu'elle mime instant l'ignorer, ses prunelles bleues rencontrent finalement celles de la brune. C'est un combat qui a démarré depuis bien longtemps maintenant, qui perdure. Toujours. Aucune d'entre elles ne sait vraiment quand il s'arrêtera. Jamais ? Rhaenys érige ses défenses à coup de regard foudroyant et de battement de cils. Ces seules armes face à Daella. Son aîné la surplombe, réceptionne son regard empli de défi. « Je vais passer la soirée chez Théodore. » Qu'elle continue dans sa lancée. Bien parti. Bientôt elle ne pourra plus s'arrêter. « Non. » L'arrêt est brutal. Violent. La réaction en est tout autant. Les poings qui se serrent, le regard qui lance des éclairs. Toute sa reconnaissance, elle s'envole dès que la négation rentre dans l'équation. La capricieuse. « Mais... » « Non. » Cette fois, elle ne lui laisse même plus l'occasion d'articuler la moindre phrase. Qu'est-ce qu'elle croyait ? Qu'elle allait passer ses jours entiers entre quatre murs et les années encore à venir ? Ça l'effraie. D'un coup. Elle panique un peu et cela n'arrange en rien la situation. « J'en ai marre de rester enfermée ! » Cette fois elle commence à hausser le ton et le regard de son aîné, aussi dur qu'il soit, ne parvient pas à l'arrêter. Pas maintenant. « Je suis pas un animal ! On me met pas en cage, moi. » Un air de dédain vient agrémenter le tout et Rhaenys n'en a que faire de passer par une sale gamine hautaine. « J'aurais préféré que tu me laisses crever, tu vois. » Et elle tourne les talons, s'empresse de s'éloigner. Sa démarche n'est plus aussi certaine, un peu tremblante. Les traits marqués, les poings serrés. Elle s'échappe. S'enfuit vers sa chambre. Claque la porte. Comédie parfaite. Rhaenys joue tellement qu'elle en perd parfois les limites. Se perd dans sa propre mise en scène. Adossée contre sa porte, son regard se perd dans cette pièce qu'elle a appris à connaître. Par cœur. Chaque recoin. Un peu trop, même. La seule occupation de la journée. Parcourir les pièces de cette demeure. Du matin jusqu'au soir lorsqu'elle vint enfin se perdre dans ses draps. Dans ces derniers où elle se permet parfois presque de songer qu'elle est encore chez elle. Son vrai toit. Sa demeure. Avec sa famille. Sa mère. Son père. Ses frères. Sa gorge se serre alors qu'elle s'enfonce un peu plus dans ses draps. Cela fait un moment que la lune a daigné prendre place dans les cieux. Enfin, elle entend des pas. D'abord rythmés, un peu plus incertains lorsqu'ils s'approche de sa chambre. Daella. Elle l'avait parfaitement reconnu. La porte grince un peu et Rhaenys tâche de faire mine de dormir. Elle la laisse s'approcher, s'asseoir au bord du lit avant qu'elle ne vienne passer une main dans sa chevelure brune. Si elle n'était pas aussi déterminée, Rhaenys se serait quelque peu pressé contre elle. Comme avant. Comme lorsqu'elle avait besoin de réconfort. Celui d'une personne, d'une sœur. Pas d'une mère. Pas de ce rôle qu'elle s'est attribué. Sa gorge se serre et elle tâche de rester stoïque jusqu'à ce qu'elle s'éloigne, enfin. Un instant, elle est hésitante. Son regard observe ce plafond qui remplace depuis trop longtemps son ciel et après quelques instants, elle décide enfin de se faufiler à l'extérieur de ses draps. Silencieusement. Discrètement. Elle entrouvre la fenêtre, jette un dernier regard derrière elle et s'échappe. Pas pour la première fois, sûrement pas la dernière.