So I’ll be needing you and I know you’d be needing me too [Axton]
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Sujet: So I’ll be needing you and I know you’d be needing me too [Axton] Mar 8 Sep - 22:39
Dernière édition par Dÿluviah Lancaster le Sam 12 Sep - 20:36, édité 2 fois
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Sujet: Re: So I’ll be needing you and I know you’d be needing me too [Axton] Sam 12 Sep - 10:58
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Axton était parti pour Antrakar quelques jours plus tôt, prenant soin de laisser une note à la jeune femme qu’il s’était promis de guider sur sa terre natale. Il avait eu besoin de retrouver la solitude pour seule compagnie, pouvoir ainsi déambuler entre les arbres et les roches de la région sans devoir regarder par-dessus son épaule. Sa légendaire méfiance s’était peu à peu muée en une paranoïa épuisante. Lui qui ne dormait déjà pas beaucoup ne dormait plus. Depuis les nouveaux attentats d’Aleria, il ne fermait plus l’œil, guettant par son don les moindres ondes sismiques suspicieuses. Il s’en était voulu de ne pas avoir pu anticiper cette attaque, de pas avoir eu cette poignée de secondes d’avance sur les autres pour se mettre à l’abri au lieu de se laisser guider par sa haine envers un membre de la nation de feu qui avait croisé sa route, ce jour-là. Il n’avait pas pu protéger les autres comme il n’avait pas pu se protéger lui-même. La douleur lancinante qui lui traversait l’épaule lui remémorait jour et nuit son erreur et l’homme continuait de ruminer un peu plus. Fort heureusement, ses sœurs n’avaient pas été victimes – c’était Aleya même qui l’avait trouvé inconscient sous les décombres d’un ancien bâtiment, guidée par on ne sait quel instinct fraternel. Ou bien était-ce peut-être l’œuvre de Rhéa dont le souvenir du brame affolé lui glaçait encore le sang. Si le caribou gardait d’ordinaire des distances réduites avec sa moitié humaine, elle ne quittait désormais plus sa silhouette, même en la présence de personnes de confiance. Elle ne l’avait jamais réprimandé pour son manque d’écoute, son manque de discernement mais il lisait dans ses prunelles ambre combien la peur qu’elle avait ressentie pour deux s’était muée en une légère rancœur. Tout avait changé. Si Aleria le rebutait déjà parce qu’elle était le portrait d’un royaume façonné et dirigé par le gouvernement lui-même, la capitale était dorénavant le tombeau de plusieurs vies et de la foi qu’il avait pu avoir brièvement en la paix. La paix avait disparu au même titre que l’égalité. Aujourd’hui, une hiérarchie arbitraire allait se construire et la domination serait préférée à la tolérance, tout comme la répression balaierait la prévention d’un revers de main revancharde. C’était le moment de déserter Aleria et de se ressourcer auprès des siens. Les messages de sa mère avaient plu suite aux explosions et malgré des réponses rapides, Gideon et Ludvina ne seraient rassurés qu’en apercevant sa carrure épaisse et ses traits déconfits. Il avait ordonné à ses sœurs de les rejoindre plus tard, quand Dÿluviah serait repartie. Malgré sa volonté, il ne pouvait pas protéger tout le monde et la fille de l’eau endeuillée aurait désormais toute son attention.
Dans sa chambre d’adolescent désormais débarrassée de toute trace d’enfance, Axton s’était réfugié dans les livres d’herbologie. Il se changeait les idées en se rafraichissant la mémoire sur les différents types de plantes qu’on trouverait ici. Son père lui avait aussi confié plusieurs papiers sur lesquels étaient répertoriées les cultures artificielles et hybrides qui avaient fleuri ça et là. Les maîtres de la terre n’essayaient pas de maîtriser la nature sinon de la sublimer en décuplant ses capacités sur la pousse et les propriétés des plantes. Axton était très fier d’un tel patrimoine et ces deux dernières journées lui avaient un peu donné du baume au cœur. Par pure providence, c’était son poignet droit qui avait été cassé, lui laissant sa main gauche pour écrire. Seul un bandage bien serré immobilisait encore sa main et l’homme rêvait déjà du jour où il pourrait à nouveau avoir l’usage complet de ses mains et donc de ses pouvoirs. Il se sentait presque amputé et Rhéa était toujours sur son dos à le gronder sitôt que germait l’idée de retirer ce bandage. Lâche ça, lui dit-elle mentalement tandis qu’il tripotait le pansement en attendant l’arrivée de Dÿluviah. Ne t’inquiète pas, elle n’y verra que du feu. En guise de réaction à cette plaisanterie douteuse, le caribou n’eut droit qu’à un regard noir lancé à son égard. En effet, Axton avait horreur d’être blessé et d’être montré en position de faiblesse et même si la jeune femme n’était pas capable de remarquer visuellement les marques qui ornaient encore ses blessures, elle était suffisamment experte pour reconnaître la douleur. Les naseaux nerveux de Rhéa expièrent un souffle fumant à l’arrivée du daemon de Dÿluviah. Tenu en laisse, il l’entraina jusqu’à eux avant qu’elle ne les salue. Rhéa leva les yeux au ciel, laissant à Axton le soin de répondre, toujours implacable : « Bonjour Dÿluviah et Delka. »
Il comprit aussitôt qu’elle n’était pas dans ses humeurs habituelles. Quand lui gérait le deuil par l’acharnement professionnel et une stabilité apparente, le visage de la fille de l’eau ne pouvait dissimuler le manque d’entrain évident à cette journée. Axton ne pouvait pas l’en blâmer mais il décidait de ne pas relever ce détail. « D’abord, tu n’auras pas besoin de lui. » Elle put entendre le clic distinctif qui détacha le guépard de sa laisse. « Il ne sait pas où se situe les plants, je préfère que tu te reposes sur moi plutôt qu’il risque d’y mettre les pattes. » Cette remarque n’était pas critique, juste factuelle. Il vérifia ensuite que son caribou était correctement harnaché. Rhéa détestait avoir quoi que ce soit sur son dos – supportant difficilement Axton en cas d’extrême nécessité – mais son épaule douloureuse requerrait quelqu’un pour porter vivres et équipement. « Nous ne sommes pas loin de l’orée du bois où pullule de la pousse-jaune. Je suppose que tu connais déjà mais elle prolifère tellement que tu as de quoi t’en faire un stock sans que personne ne s’en plaigne. » Il prit délicatement la main de Dÿluviah, pour ne pas la surprendre, puis la posa sur son épaule gauche. Il commença alors à marcher d’un pas mesuré, afin qu’elle prenne le rythme. « Nous nous enfoncerons un peu plus dans les bois. Je pense que tu n’as pas besoin d’algue-vipère puisqu’elle est typique de ta région. Il y a quelques plantes aux propriétés encore méconnues qui ont le mérite d’être ramenées et étudiées, je t’expliquerai ça plus tard. Nous ferons une pause pour manger quelque part, je pense, puisqu’ensuite la route sera longue jusqu’aux cultures hybrides. Leur emplacement n’est connue que des cultivateurs, des quelques guérisseurs, des Darsonval et de mon père, évidemment. » Tout le petit monde suivait la marche et si leur démarche était lente, il savait que chacun finirait par s’habituer à l’autre. Comme un professeur heureux d’enseigner, il finit par ajouter, plus détendu : « J’accepte les questions. Et tu pourras découvrir les merveilles d’Antrakar. » Il lui ferait toucher, apprendre cette région si chère à son cœur.
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Sujet: Re: So I’ll be needing you and I know you’d be needing me too [Axton] Sam 12 Sep - 20:40
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Sujet: Re: So I’ll be needing you and I know you’d be needing me too [Axton] Mar 22 Sep - 21:27
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Ce séjour à Antrakar tombait à point nommé. Delka est tendu, sa maîtresse le vit mal. Évidemment qu’elle le vivait mal, comment pouvait-on encore exister après la mort d’une sœur ? C’était une réponse que personne ne souhaiterait obtenir. C’était une épreuve que personne ne voulait connaître, malgré les rivalités entre nations. On ne le souhaitait pas même au plus exécrable et cruel des membres de la nation du feu. On ne souhaitait jamais la perte d’un parent et l’ainé Hemingway serait le premier à baisser les armes et à abandonner courage et survie. Il était décidé à ne pas évoquer le sujet, pas tant que la jeune femme ne serait pas prête. La curiosité mal placée ne faisait pas partie de son caractère. L’homme ne parlait pas pour rien dire et il était bien trop franc pour tourner autour du pot durant des heures. Il laissait cette journée se dérouler comme le destin l’avait prédit, sans intention de contredire ses plans. Pourtant, il n’était pas insensible à la peine de Dÿluviah. Son visage éteint réveillait en lui ses instincts protecteurs, le même instinct qui avait mené à leur première rencontre, quelques années plus tôt. Il se taisait mais intérieurement, il continuait de cogiter. Axton n’était qu’intériorité, silence et réflexion. Sa véritable existence était tapie au creux de son être, au sein de son esprit, là où il était réellement lui-même – là où les convenances sociales et l’éducation de son père n’étaient plus souveraines. Il n’y avait que Rhéa pour déceler cette inquiétude qu’il portait à l’égard de la fille de l’eau, cette dévotion intarissable envers les autres pour mieux s’oublier lui-même. Je sais que tu es capable de te montrer ouvert sans oublier tes principes. Tu peux lui être aimable, pédagogue, à l’écoute, tu ne retomberas pas dans tes travers, j’ai confiance. Seul le caribou savait le rassurer de la meilleure des manières. Seule cette voix féminine si familière qui l’accompagnait depuis bientôt trois décennies savait l’apaiser. C’était cette même voix qui lui avait transmis la force de se battre pour son nom et sa nation, c’était cette même voix qui l’avait aidé à développer l’homme qu’il était sans rayer les particularités de son âme qu’il avait toujours considérées comme une fragilité. Axton n’était plus fragile et ce jour-là, il estimait avoir suffisamment de force pour deux. Il ignorait si ce voyage enchanterait réellement Dÿluviah, si elle y trouverait ce qu’elle cherchait mais il espérait qu’il saurait lui changer les idées.
D’abord, il lui énonça le programme de la journée, tout en prenant soin qu’elle se raccroche à lui que ce soit par son épaule ou son bras qu’elle préféra saisir. Il ignora sa question : son silence était bien plus révélateur. Les contacts ne l’indisposaient pas – du moins pas de la façon qu’elle pensait. Il s’habituait de plus en plus à la présence de la jeune femme ainsi qu’à ses mains exploratrices, plus nécessiteuses qu’envahissantes. Son toucher n’était pas inquisiteur, conquérant ou indiscret. Il ne reflétait que l’incroyable spontanéité de Dÿluviah qui s’était accrue depuis sa cécité. Tant qu’elle n’en profitait pas pour outrepasser les frontières qu’ils s’étaient tacitement imposés l’un à l’autre, tout irait bien. Rhéa suivait calmement le cortège, non sans jeter de temps à autre des œillades prudentes au félin qui ne quittait pas les flancs de sa maîtresse. Les natifs de la terre vivaient en harmonie avec la nature brute comme apprivoisée, ainsi elle ne souffrait d’aucun dérangement. Les animaux étaient encore à l’état sauvage pour la plupart, les bêtes domestiquées étaient rares ici. Le matou n’avait sans doute aucune idée des menaces animales qui pouvaient se présenter à lui, tout prédateur qu’il était. Axton adressa un bref regard amusé en direction de son caribou qui ignora royalement son attention. Tout comme lui ignora la remarque vérifiée de Dÿluviah. Bien entendu qu’il était tendu. Toujours sur ses gardes, voilà qu’il devrait appréhender le toucher d’une guérisseuse avertie qui saurait détecter les moindres tensions de son corps. Il remplissait son rôle de guide et jusqu’ici, sa place lui convenait très bien. Une nouvelle difficulté se présenta à lui à la requête de la belle. Ses yeux azur se dirigèrent vers les siens, dans l’espoir d’y lire la plaisanterie. Mais non, elle exigeait réellement qu’il lui offre un portrait fidèle qu’elle pourrait peindre dans son imaginaire. Avare en détails, il l’était toujours. Avare de mots, plus encore, parce que la parole était trop trompeuse, un reflet trop peu réaliste des pensées.
« Malgré les saisons, les arbres ne sont jamais nus. Pour la plupart, ce sont des conifères. La forêt où nous allons est principalement composée de pins, mais elle abrite aussi une sorte d’espèce d’arbre qui n’est pas reconnue ailleurs. Nous sommes la seule région où ils poussent, encore une nouvelle exception qui fait partie de notre patrimoine avec les saules cogneurs. » Il continuait de marcher lentement, agrémentant chacune de ses paroles d’un pas serein. La terre tremblait sous ses pieds mais il ne s’était jamais senti aussi stable. L’air de terre et de verdure qu’il humait semblait purifier ses poumons et le revigorer d’une énergie qui le quittait sitôt qu’il franchissait la frontière d’Aleria. « Je te dis ça, parce que la texture de leurs feuilles sont particulières. » Il joignit le geste à la parole pour mener la main de Dÿluviah jusqu’à des feuilles qui avaient la forme épineuse typique des pins mais plus large et tout aussi fragile au toucher qu’une feuille caduque de chêne. « Il n’y a qu’un horizon vert à perte de vue. Au crépuscule, les bois prennent une teinte automnale parce que la lumière se reflète à travers les branches. Il n’y a pas beaucoup de buissons ou de fougères, même si la terre est toujours humide, toujours prête à faire pousser. » C’était difficile de décrire ce qu’il voyait tant la perception du monde d’Axton se basait sur le toucher. Il présenta sa paume dans laquelle avait été déposé un peu de terre fraichement recueillie près du visage de Dÿluviah sans l’agresser. « Sens. Pour moi, c’est le meilleur des dessins. » Il finit par se frotter les mains pour libérer la terre, avant de laisser quelques secondes de silence s’écouler. Axton se sentait trop détendu, ce qui avait le paradoxe de l’angoisser. C’est pourquoi il finit par reprendre sur un ton plus neutre : « La pousse-jaune commence à pousser par là. » Ses doigts attrapèrent brièvement les siens pour qu’il puisse l’accompagner auprès d’un plant qui irradiait sa couleur solaire au sein de ce temple vert. Pourquoi est-ce que je te sens fébrile ?
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Sujet: Re: So I’ll be needing you and I know you’d be needing me too [Axton] Mer 23 Sep - 13:33
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Sujet: Re: So I’ll be needing you and I know you’d be needing me too [Axton] Sam 26 Sep - 14:04
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La confiance se tissait petit à petit. Comme le lierre qui mettait des mois à se développer sur le mur qui l’accueillerait, Axton parvenait à être un peu plus lui-même aux côtés de Dÿluviah. Antrakar le vivifiait et l’apaisait. Au milieu de ces arbres qu’il ne saurait pourtant pas contrôler de son élément, il retrouvait l’énergie qu’il avait perdue à Aleria. Fréquenter la fille de l’eau dans un autre endroit que la capitale destructrice était beaucoup plus facile qu’il ne l’aurait cru. Il s’habituait de nouveau à des réactions paisibles, à une assurance qui n’était pas parasitée par la paranoïa ambiante. Il n’avait plus à regarder par-dessus son épaule pour un potentiel péril, même Rhéa s’évadait de son rôle de chaperon. Il lui semblait même l’avoir aperçue en train de grignoter quelque fougère à une dizaine de mètres derrière eux, comme si elle souhaitait échapper au regard affuté de son maître. Il n’avait rien dit parce qu’il savait ô combien elle ne faillait jamais à son rôle. Le daemon avait aussi droit à un peu de liberté, un peu de spontanéité animale dont Delka faisait, lui, preuve à chaque minute. Peut-être avait-elle envié le félin dès le début, expliquant ainsi cette hostilité à son égard ? Axton regrettait parfois d’avoir involontairement mis une telle pression sur la moitié de son âme. Depuis près d’une quinzaine d’années, elle n’était pas seulement le reflet matérialité de son psyché mais elle actait comme un réel ange gardien qui veillerait sur la sainteté d’esprit et la santé physique de son humain. Certains avaient des relations relativement distantes, d’autres s’occupaient de leur daemon comme d’un animal de compagnie. Et avec le caribou, c’était quelque chose de bien plus spirituel que le fils Hemingway aurait parfois voulu éviter. Mais ici, il l’oubliait un peu. La jeune femme occupait toutes ses pensées, captivait toute son attention et sa curiosité. Alors, il se sentait un peu plus libre, tel l’individu unique qui saurait assumer ses propres actes et paroles. De temps en temps, il jetait des coups d’œil au guépard pour vérifier qu’il ne saccageait pas son environnement mais il devait se rendre à l’évidence : il était irréprochable. Jamais très loin de sa maîtresse, il se frottait régulièrement sous sa main, sous le bout de ses doigts ou sur le côté de sa cuisse pour attester de sa omniprésence. Au contraire de Rhéa, il ne semblait pas être le pilier indispensable mais le soutien indéfectible.
Tant bien que mal, Axton s’était lancé dans la description de l’univers qui les entourait. Il réalisait alors que dresser le portrait d’une chose chère était tout bonnement impossible à faire. Tout n’était qu’euphémisme, tournures maladroites et pâle reflet de la vérité. Cependant, Dÿluviah se montrait intéressée, passionnée par ce qu’il pouvait raconter. Elle ne fut même pas affolée quand il l’amena à découvrir par le toucher l’arbre caractéristique de la zone qu’ils visitaient. Encore frais était le souvenir de son geste brusque à son égard quand elle l’avait soigné après ses joutes puériles avec les badauds de l’auberge. Étrangement, il ne voulait plus être l’auteur d’une telle surprise, d’une telle réticence dont elle avait fait preuve quand il avait levé la main sur elle. A quoi bon être le sauveur lorsqu’on devenait bourreau ? Rhéa ria intérieurement à l’évocation de ce besoin d’être le héros de l’histoire, le preux surhomme que rien n’atteignait. C’était si faux... « On ne sait pas encore. Certains l’étudient mais on a remarqué que lorsqu’on cueillait nous-mêmes les feuilles, elle ne repoussait pas avant la prochaine mue, six mois plus tard. On se contente donc de ramasser celles qui tombent pour l’instant, on ne tient pas à se retrouver avec des arbres nus. » Ce qui serait le comble pour un territoire si fournie en végétation diverse et variée. « Figure-toi que pour l’instant, on les nomme les Capricieux, parce qu’ils n’apprécient pas réellement d’être tripotés. » Puis ce fut au tour de la terre d’être examinée. La terre abondait partout et tout le temps. Toujours humide, elle était toujours propice à la culture. Toujours généreuse, à Antrakar, elle ne laissait aucune zone aride. L’odeur était particulière et exhalait tous les éléments qui composaient cette si chère ressource – il se souvenait encore de la grimace d’une de ses sœurs, jeune à l’époque, qui n’avait pas apprécié la passion folle du frère pour les roulades boueuses. D’ailleurs, Dÿluviah ne manqua pas de lui rappeler que son odeur corporelle était souvent mêlée de terre, ce à quoi il ne put que hausser les épaules comme un aveu de culpabilité. « Pour certains, c’est le savon à la rose. » Pour lui, c’était la fusion avec son élément. Axton aurait pu vivre dans les bois en ermite, se contenter de ce que la nature sauvage offrait, des abris naturels qui se développaient ça et là sitôt qu’on savait les repérer. Malheureusement l’éducation stricte des Hemingway l’avait résolu à agir comme n’importe quel être civilisé. Néanmoins satisfait qu’elle trouvât l’odeur lénifiante, il la laissa faire sa récolte, en profitant pour s’asseoir à même le chemin. Il posa ses paumes à plat, recueillant à son tour toutes les vibrations que lui transmettait son don sismique. Dès qu’il le laissait s’exprimer, c’étaient des vagues entières qui le submergeaient et provoquait des frissons le long de son échine. Désormais, elles oscillaient entre la sensation de froid et de plaisir. « Bien sûr. Rien ne vaut chez soi. » Lui répondit-il, se montrant toujours dans la retenue. Il se sentait si utile ici alors qu’ailleurs, c’était l’impuissance qui régnait. Après tout, elle n’aurait jamais pu découvrir et cueillir tout ça sans son aide. Quand il estima que Dÿluviah avait fini, Axton se releva pour reprendre lentement sa marche. Chaque promenade était une nouvelle découverte. « Je ne suis jamais allé à Lumisol. Le paysage est-il aussi aquatique qu’on pourrait le croire ? »
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Sujet: Re: So I’ll be needing you and I know you’d be needing me too [Axton] Lun 28 Sep - 11:03
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